Des milliers de chômeurs ont manifesté dans la matinée de samedi [28 septembre] à travers six provinces du sud de l’Algérie, revendiquant des emplois stables et appelant le gouvernement à tenir ses promesses de développement de cette région riche en hydrocarbures.
Les manifestations se sont déroulées dans les chefs-lieux des wilayas (provinces) d’Adrar et Tamanrasset (extrême-sud), Ouargla et El Oued (sud-est), Ghardaïa et Laghouat (sud et sud-ouest).
Cet appel à manifester, lancé le 19 septembre sur les réseaux sociaux par la Commission nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC), a été suivi dans le calme, a constaté une source de Xinhua sur place, et les manifestants se sont dispersés vers la mi-journée sans qu’aucun incident n’ait été signalé.
Dans un communiqué émanant de la CNDDC, il a été indiqué que certains membres de la Commission ont fait l’objet, depuis le lancement de l’appel à manifester, d’intimidation et de surveillance de la part des services de sécurité qui, selon eux, cherchent à les dissuader à organiser cette manifestation.
Aussi, les rédacteurs du communiqué ont-ils dénoncé le fait que des activistes aient été arrêtés ou poursuivis en justice pour trouble à l’ordre public. La Commission initiatrice de ce mouvement a invité les chômeurs de 25 provinces sur un total de 48 que compte le pays à se joindre à la journée de protestation, mais seuls ceux de six provinces y ont répondu favorablement. Ce n’est pas la première fois que la CNDDC, bien implantée dans le sud, organise une manifestation pour demander du travail au profit des jeunes de la région.
Le 14 mars dernier, des milliers de chômeurs ont, à son appel, observé un sit-in devant le siège de la commune de Ouargla. Ce jour-là, les habitants de cette région pétrolifère avaient dénoncé le fait que les sociétés qui exploitent les richesses du sud embauchent des travailleurs d’autres régions au lieu de faire appel à la main d’œuvre locale.
Pourtant, moins d’une semaine auparavant, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a adressé, lors d’un conseil interministériel, des directives aux bureaux d’embauche, des centres de formation professionnelle et des employeurs activant dans le sud pour faciliter l’accès au travail aux jeunes du sud. Parmi ces mesures, il a insisté sur la priorité du recrutement au sein des compagnies pétrolière aux jeunes originaires du sud, la mise en place de crédits sans intérêts pour les jeunes désirant lancer leur propre entreprise, la création de centres de formation professionnelle, la suppression des sociétés privées chargées du recrutement et l’obligation pour les société pétrolières de passer par l’agence nationale publique de l’emploi. Des orientations qui, selon la CNDDC, tardent à être concrétisées sur le terrain.
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Alger, 28 sept. 2013 (MAP)
Des rassemblements de chômeurs ont été organisés samedi dans plusieurs villes algériennes, à l’appel du Comité national pour la défense des chômeurs (CNDDC).
Ils étaient des dizaines de chômeurs, selon la version officielle, et des centaines, selon les sources du CNDDC, à prendre parti à cette action à Ouargla, ville du sud algérien berceau du mouvement des chômeurs en mars dernier.
Un membre du CNDDC à Ouargla a déclaré au site d’information TSA
que les manifestants ont tenté de tenir une marche mais sans succès.
"Une armada de policiers nous ont fait barrage", précise-t-il en ajoutant que la manifestation "s’est dispersée, pour éviter des affrontements avec les services de l’ordre".
Le CNDDC tiendra prochainement une réunion d’évaluation avant de "décider d’organiser une nouvelle action", a annoncé le coordinateur du Comité Tahar Belabès, tout en reconnaissant que "l’administration a réussi à porter un coup au mouvement en achetant les consciences, en terrorisant et en faisant peur aux gens et en nous diabolisant".
Selon le journal El Watan, Tahar Belabès "encourt une peine de 6 mois de prison ferme et une amende de 20.000 DA dès dimanche prochain (demain) pour ses activités au sein de la coordination".
Le chômage, dont le taux tourne officiellement autour de 10 %, frappe tout particulièrement la frange des jeunes, surtout les diplômés à cause d’une inadéquation entre la formation et les besoins du marché. D’après le FMI, plus de 21 % des personnes appartenant à cette catégorie d’âge sont sans emploi.
JC---BI.