Action Révolutionnaire Anarchiste (DAF)
Turquie. Maintenant, chaque rue se nomme Ahmet, chaque rue se nomme Ali Ismail ... Maintenant, il est temps de se soulever et de lutter
Article mis en ligne le 29 septembre 2013
dernière modification le 18 septembre 2013

par C.P.

Les émeutes ont commencé à Taksim, en juin, et se sont répandues partout dans le pays, jusqu’aux émeutes d’Ankara, en septembre. Le vent de la résistance a soufflé pendant plusieurs jours à Odtü et Tuzluçayır et a été salué dans tous les coins de la région. La résistance se poursuit, agite les drapeaux de la rébellion, porte la révolte et transforme le vent en tempête, le mois de septembre est marqué par la résistance.

L’autorité et sa police ont tué six de nos frères. La douleur dans nos coeurs est profonde, mais ils représentent aussi notre lutte. Maintenant les places, les rues résonnent du nom de Ahmet, résistent en son nom.

Ahmet Atakan a été notre deuxième frère pris pour cible par la police et assassiné à Antakya. Tous les lundis, il prenait part aux actions en mémoire d’Abdullah Cömert et des résistants de Taksim Gezi Park. Il manifestait à Armutlu lorsque les affrontements ont commencé et la police a chargé. Il est tombé derrière les barricades après avoir été frappé à la tête par une bombe lacrymogène. La police de l’État meurtrier a tué Ahmet.

Après la mort d’Ali Ismail, l’État avait déclaré : « il a été abattu par ses
amis ». Une nouvelle version dit que « Ahmet est tombé du toit ». Après cet assassinat, l’État a voulu se justifier et dissimuler la réalité.

Tout comme pour Ali Ismail, Ethem, Abdullah, Mehmet, Medeni, des centaines de milliers de personnes sont sorties dans les rues pour Ahmet.

Medeni Yıldırım est l’une des dernières victimes de l’État assassin. Medeni est le neveu de Adnan Yıldırım qui lui-même a été assassiné par l’État en 1994. […] Ethem Sarısülük a été abattu par un policier, Ahmet Sahbaz, a été tué le 1er juin à Ankara, dans Güvenpark. Ethem était ouvrier et révolutionnaire. Il étudiait dans une école industrielle, en deuxième année. Il a pris part à des manifestations pour l’éducation gratuite. Ethem a toujours lutté contre l’injustice et a perdu sa vie en résistant.

Abdullah Cömert a envoyé un texto huit heures avant sa mort : « En 3 jours, j’ai dormi seulement 5 heures. J’ai reçu d’innombrables jets de gaz lacrymogène et échappé à la mort à trois reprises. Et savez-vous ce que les gens disent ? Allez-y, si vous pouvez sauver le pays ? Même si nous ne pouvons pas le sauver, autant risquer la mort en le tentant. Je suis fatigué, je tiens depuis trois jours grâce à des boissons énergisantes et à des médicaments. Ma voix est rauque. Mais je suis toujours dans les rues pour la révolution ». Abdullah est mort en résistant.

Le 2 Juin, à Ümraniye, Mehmet Ayvalıtaş a bloqué l’autoroute avec des dizaines de milliers de personnes. Tout le quartier de May Day résistait. Lors de l’attaque des forces de police, un taxi, a renversé Mehmet, lui a roulé sur le corps et a pris la fuite. Mehmet n’avait que 19 ans et luttait dans la rue auprès des opprimés contre les oppresseurs. […]

Le 3 juin, Ali Ismail a été battu par des fascistes avec la complicité de la police. Gravement blessé à la tête et allant d’un hôpital à l’autre, il a été renvoyé chez lui avec un certificat de bonne santé. Il a ensuite été hospitalisé pour hémorragie cérébrale et opéré en urgence.

L’État, sa police fasciste, l’hôpital et le médecin sont responsables de sa mort. Il est la dernière victime de la résistance à Taksim.

L’État meurtrier doit savoir que la lutte se poursuit. Ethem, Abullah, Mehmet, Ismail Ali, Ahmet sont des millions et résisteront !