Christiane Passevant
Funan Film de Denis Do (6 mars 2019)
Article mis en ligne le 7 mars 2019

par C.P.

Funan
Film de Denis Do (6 mars 2019)

Funan est un film d’animation qui raconte à la fois l’histoire du Cambodge, tombé dans la barbarie, et celle d’une famille prise dans la tourmente durant cette époque tragique.

Le film commence avec la séparation de la famille et la déportation, dans un climat de violence extrême et de sidération. La mère, Chou, tente de retrouver son fils, mais elle contrainte de rentrer dans le rang et elle résiste pour survivre malgré son désespoir. Le film décrit le quotidien des personnes sous les ordres de chefs khmers qui ont des privilèges et le droit de vie ou de mort sur les déporté.es. Le film raconte la lutte de cette mère pour retrouver son enfant.

« Funan c’est l’histoire d’une famille. D’une femme...
 Ma mère [explique le réalisateur].
 Ce film raconte ses sacrifices, ses déchirures et sa survie sous le régime Khmers rouges. Par ce récit, je souhaite aborder les émotions, les relations. Explorer la complexité des rapports humains dans un contexte extrême d’oppression. Il ne sera pas question de bien et de mal. Le film nous plonge dans la vie de gens normaux, épuisés par la souffrance. […]

Ce film est complètement ancré dans ma démarche de recherches sur le passé. Il me permet de questionner une mémoire que j’ai fantasmée ou rejetée. Le fait de savoir qu’on est, d’une certaine façon, le produit de ce genre d’événement, apporte forcément son lot de questionnements et de remises en question. »

Angkar, c’est-à-dire l’organisation, l’organisation autoritaire prime, c’est la paranoïa, l’arbitraire et la violence. Le régime des Khmers rouges est responsable de près d deux millions de victimes et de l’exil d’un demi million de personnes. La mémoire est importante pour comprendre la barbarie.

Le choix du dessin et de l’animation est important pour ce film, outre que les dessins des paysages et des personnages sont superbes, il permet de montrer cette tragédie différemment, de manière plus intime, plus sensible et aussi plus universelle. Il faut souligner la beauté des dessins, sans oublier les voix de Bérénice Béjo et Louis Garrel.

Funan de Denis Do sera en salles le 6 mars.