Christiane Passevant
Quelques films en Janvier 2018
Article mis en ligne le 25 janvier 2018

par C.P.

Cœurs purs de Roberto De Paolis.

Rencontre improbable de deux jeunes qui vivent à Rome. Agnese, 18 ans, est couvée par une mère bigote qui lui fait promettre d’être vierge jusqu’au mariage. Stefano, 25 ans, a grandi entre trafics et vols occasionnels, et veut rompre avec son milieu familial en devenant vigile près d’un camp de Gitans. C’est une plongée dans un univers sordide, par la misère et la violence sociale, toutefois transfiguré par la candeur du jeune couple. (3 janvier 2018)

Belinda de Marie Dumora.

Un portrait de femme poignant et naturel à travers trois séquences de vie. D’abord à 9 ans, Belinda, vive et drôle, adore sa sœur. Elles font des fugues ensemble, parce que dormir dehors, c’est la liberté. On les sépare, chacune dans un foyer. Belinda a 15 ans, préfère la mécanique à être vendeuse. Elle aime les gens, aider sa famille. On la retrouve à 23 ans, amoureuse de Thierry, de ses yeux et de son accent. Elle rêve d’un mariage de princesse, mais voilà, il y a des accidents de vie et les voilà pincés pour une arnaque. La rage de vivre est malgré tout toujours là et Belinda poursuit son parcours de vie. » (10 janvier 2018)

Vers la lumière de Naomi Kawase.

Misako, dont le métier d’audio-descriptrice de films, se plaît à décrire les objets, les réactions et le monde qui l’entoure. Lors d’une projection, elle rencontre un célèbre photographe qui, peu à peu, perd la vue complètement. Entre cet homme, dont la vie était dédiée à l’image, qui perd la lumière, et la jeune femme qui la poursuit va naître une complicité créatrice. « Rien n’est plus beau que ce qui va disparaître. » (10 janvier 2018)

Si tu voyais son cœur de Joan Chemla.

C’est d’abord le filmage superbe d’une fête de mariage gitan… Puis, en leitmotiv, l’image d’un homme qui tombe d’une poutrelle. Ces images hantent Daniel le jour et la nuit. L’image de la chute mortelle, c’est celle de son ami qui venait de se marier allait avoir un enfant. Chassé de sa communauté parce que jugé responsable de la mort accidentelle de son meilleur ami, Daniel échoue à l’hôtel Métropole, un refuge étrange et glauque pour les exclu.es en tous genres. Entraîné peu à peu par la violence qui règne dans l’hôtel, il perd ses repères et rencontre une jeune femme étrange, belle et déjantée. (10 janvier 2018)

Seule sur la plage la nuit de Hong Sangsoo.

Younghee a tout abandonné, son travail, ses ami.es et son histoire d’amour avec un homme marié. Seule sur la plage, elle rêve… Ou bien est-ce la réalité ? Comment savoir où est l’authenticité des rapports humains ? Elle règle des problèmes et bouscule les non dits ami.es, pense à son amant, le retrouve peut-être pour poser les questions qui la troublent sur l’amour et sa place dans la vie. Seule sur la plage, la nuit, entre lassitude, demi-sommeil et divagations sur la vie, l’amour et les relations…(10 janvier 2018)

The Last Family de Jan P. Matuszynski.

Basé sur les documents visuels et sonores laissés par le peintre surréaliste polonais Zdzislaw Beksinski, The Last Family raconte son histoire, celle de sa famille et les changements de la société polonaise dans la deuxième moitié du XXe siècle. Il y a donc Zdzisław Beksiński, connu pour ses œuvres post-apocalyptiques, sa compagne, Zofia, catholique, leur fils Tomasz, animateur radio et suicidaire, et bien sûr la caméra du peintre, qui suit les protagonistes et devient un personnage à part entière. L’histoire personnelle d’une famille, des films intimes dans le film pour une réflexion sur l’art, les images, les relations familiales et le temps qui passe. (17 janvier 2018)

La Douleur d’Emmanuel Finkiel.

En juin 1944, la France est occupée par les nazis. Robert Antelme, écrivain et résistant, est arrêté et déporté. Commence alors pour Marguerite Duras, sa compagne, la recherche d’informations sur le lieu de sa déportation. Elle-même est dans la résistance et rencontre un collaborateur français de la Gestapo de qui elle pense obtenir de l’aide grâce à cette relation ambiguë. Intervient alors la Libération, le retour des camps dont on veut pas trop parler, et commence, pour Marguerite, une attente insupportable dans un désordre phénoménal des sentiments et de la pensée. Une adaptation profonde et délicate du texte autobiographique de Marguerite Duras. (24 janvier 2018)

The Ride. La chevauchée de Stéphanie Gillard.

Superbe film documentaire sur la longue chevauchée des Indiens Sioux pour la mémoire de ceux et celles qui ont été massacrées à Wounded Knee. Comme tous les ans, de jeunes cavalier.es traversent le pays durant quinze jours, retrouvent les coutumes ancestrales, leur histoire avec les interdictions, les spoliations, et parlent aussi de la difficulté d’être indien. Un document exceptionnel. (31 janvier 2018)

Centaure de Aktan Arym Kubat.

Dans un village au Kirghizistan.
Centaure, autrefois voleur de chevaux, mène désormais une vie paisible et aime conter à son fils les légendes du temps passé, où les chevaux et les hommes vivaient ensemble. Centaure a un jardin secret, la nuit, il vole des chevaux pour les chevaucher et renouer avec le passé et les légendes. Mais un jour, un mystérieux vol de cheval, par la suite retrouvé, désigne Centaure comme responsable… Un très beau film et une culture à découvrir. (31 janvier 2018)

Gaspard va au mariage d’Antony Cordier.

Une comédie autour d’un zoo familial et réel, du retour d’un fils… Une liberté de ton, de la facétie et un caractère foutraque. (31 janvier 2018)