
2002. Bayiri se situe à un moment très précis, après une tentative de coup d’État, des conflits d’intérêts font basculer la Côte d’Ivoire dans le chaos.
Dans un village ivoirien où vivent depuis longtemps des Burkinabés, une discussion s’envenime au sujet de à qui appartient la terre. Mais à celles et ceux qui la cultivent ! Seulement voilà le nationalisme et la propagande s’en mêlent, la discussion tourne court et la violence se déchaîne. C’est un massacre. Biba, sa mère et quelques personnes tentent de quitter le pays, ce n’est pas si simple. Les réfugié.es sont racketté.es, malmené.es, tué.es, les femmes sont violées. Les taxis-brousse ne sont pas épargnés sauf s’il y a des accords financiers avec les rebelles, les soldats ou les caïds du coin. L’exil est un calvaire, et les femmes sont les victimes désignées de toutes sortes d’abus.

Dans le camp de réfugié.es, les menaces ne cessent pas. Si elles demandent de l’aide, les filles violées sont sermonnées par les infirmières et l’avortement leur est systématiquement refusé. Biba recherche sa mère et rencontre deux jeunes filles, l’une, désespérée, est enceinte et l’autre, Mouna, est malade.
Bayiri est un récit sans complaisance de la corruption, du processus de la propagande et des violences à l’encontre de la population, en particulier des minorités et des femmes. Pourtant elles résistent avec bravoure. Les dialogues sont percutants, les comédiennes et comédiens sont formidables, le camp de réfugié.es est montré sans exploitation spectaculaire, on y voit l’abandon ordinaire des réfugié.es dans des conditions inhumaines.

Bayiri de Pierre Yamaeogo est sur les écrans depuis le 14 juin.