Christiane Passevant
Good Luck Algeria !
Film de Farid Bentoumi
Article mis en ligne le 7 juillet 2016
dernière modification le 11 mai 2016

par C.P.

Sortie nationale 30 mars 2016

Deux amis d’enfance gèrent une petite entreprise de fabrication de ski, Sam est franco-algérien, mais parle mieux anglais qu’arabe, Stéphane est du genre commercial, et il a la chache. Lorsque l’entreprise est menacée de faillite, Stéphane forme un projet original : faire participer Sam à une compétition internationale de sky de fond et représentera l’Algérie ! Et là démarre une aventure qui mêle le décalage culturel, la corruption, l’exil, l’identité, la terre des exilés et celle de ceux qui la travaillent, la famille… Bref une comédie qui aborde des problèmes graves sur le mode humoristique.

Le film a obtenu le prix du public au Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier en 2015 où a eu lieu la rencontre avec Farid Bentoumi et deux de ses comédiens, Sami Bouajila et Franck Gastambide.

Farid Bentoumi [1] : J’ai mis trois ans à écrire Good Luck Algeria ! et cinq mois à le monter parce que le mélange de comédie et d’émotion, l’enjeu sportif, l’enjeu social, c’est quatre films en même temps. Il a fallu imbriquer toutes ces histoires entre elles, le parcours du fils qui renoue avec ses racines, celui du père qui est majeur puisqu’il accepte finalement que ces enfants fassent leur vie en France et ne retournent pas au bled, un très beau personnage que celui du père. Alors tous ces personnages, toutes ces intrigues n’étaient pas simples à mélanger pour participer au même film et amènent à avoir de l’empathie pour le héros principal. Et donc j’avais besoin de l’humour.

Sami Bouajila : L’histoire que raconte Farid est incroyable, quasi improbable et pourtant tellement vraie. J’ai rencontré son frère qui a inspiré cette histoire et donc je me suis livré avec sincérité pour jouer ce film, mais c’était au metteur en scène de savoir poser son point de vue. Et en découvrant le film, ce dont Farid a conscience, c’est qu’il parle de quelque chose qui lui est cher avec une telle subtilité, sensibilité et générosité qu’on ne ne peut qu’être touché.

Farid Bentoumi : L’une des scènes essentielles dans le film est celle de la rencontre au bled de Sami et ses oncles, scène qui montre l’attachement à la terre, je me demandais comment faire… Et à la première répétition la scène était là parce que Sami connaît les deux cultures, parce que ceux qui interprétaient les oncles et les cousins connaissent le problème des terrains par cœur. Du coup les répliques sont parties comme ça et je n’ai pas eu à les diriger, seulement régler les curseurs après coup.